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Quand "Lechat" se met en colère sur le site municipal (http://www.forum-grimaud.com/forum/viewtopic.php?t=765)

Sous le titre "Le Mépris", notre ami "Lechat", à l'aube des élections municipales prochaines de Mars 2014, se met "en colère" et rappelle quelques questions élémentaires concernant la gestion municipale en cours, tant d'un point de vue des finances communales qu'en terme de communication:

je cite:

"

Le Mépris

Lechat



Inscrit le: 10 Aoû 2012
Messages: 27

Description : essagePosté le: Dim Déc 22, 2013 3:25 pm    Sujet du message: LE MEPRIS

Description : épondre en citant


Le 2 Octobre 2012 la refonte du site de la mairie nous était annoncée (promise) par un message en page d'accueil.

Un an plus tard, rien n'a changé : les mêmes informations obsolètes dans la rubrique "Travaux", chaque sujet est toujours indexé à la date du jour. Pour faire croire que les nouvelles sont fraiches ?

- La ZEN ou « Héliparc » ou « Hub scientifique du développement durable » !! ou encore "Eco-Parc" a été l’objet d'un premier article dans le bulletin municipal de Février 2006 (page 6) puis en 2007 ! Ce projet est bien sûr régulièrement évoqué lors des vœux. On en saura pas plus !

- La "mise en valeur et la protection du littoral" qui comprend la création d'un ponton comme alternative à la circulation routière, a déjà fait objet d'une information dans le bulletin municipal d'octobre 2007 (page Description : ool, sujet bien sûr également évoqué lors des vœux ainsi que dans Var-Matin du 22/11/2012. On en saura pas plus ! Il est vrai que ce sujet va et vient depuis….2002 !

- Le Killal, appelé sur la page « Travaux » du site municipal : «Réalisation d’un équipement public à vocation culturelle », on en parle encore lors des vœux et dans Var-Matin du 22/11/2012 où on apprend qu'il y a un différend et que "l'on va donc négocier". Que doit-on négocier ? Ah pardon, pour faire patienter le Grimaudois impatient, cette information récente : « Le projet d'équipement public prend forme, sur le site des anciens Jardins de Grimaud, dit aussi Killal. La salle d'exposition a ainsi été ouverte au mois de juin avec une première exposition. Le projet se poursuit. Voici un rappel des éléments ayant conduit au montage de ce projet. » On en saura pas plus !

- Enfin, la communauté de communes, dont on parle depuis des temps presque immémoriaux avance à grands pas lisait on. Les pas furent si grands que la communauté de communes existe depuis janvier de cette année et que trouve-t-on pour éclairer le citoyen sur cette question qui va devenir cruciale ? Une analyse datant de…….2003 ! On en saura pas plus ! Vive l’information en temps réel !

On notera d’ailleurs que les anciens bulletins municipaux qui étaient jusqu'alors consultables sur le site municipal, ne le sont plus ! Les numéros entre 2003 et 2006 connaissent des problèmes techniques (« not found » nous dit on !), d’autres…. « bugs » rendent inaccessibles les numéros d’octobre 2008 et février 2009. L’objectif serait-il de supprimer les preuves que les effets d’annonces priment sur les réalisations ? L’objectif qui par contre est atteint, c’est la démonstration que l’opacité est le mode de gestion en cours.

Le même principe qui veut que moins on en dit, mieux on se porte, surtout en cette période pré électorale, fait que plus aucun bulletin municipal n’est paru depuis bientôt un an !

Joyeux Noël"

 

Il s'agit effectivement de bonnes questions que nous n'avons eu cesse de soulever sans beaucoup d'écho comme si ça ne concernait pas vraiment les Grimaudois.

Peut être vont ils se réveiller avec la nouvelle année?

À suivre donc.

En attendant, bonnes fêtes de fin d'année et à bientôt pour d'autres aventures.

 


Revenir à la démocratie.

Revenir à la démocratie.

 « Le pire des systèmes…à l’exception de tous les autres. »

L’humour de Winston Churchill n’efface pas les contradictions qui caractérisent les démocraties libérales d’aujourd’hui. L’affrontement actuel entre la Maison Blanche et les Tea Parties en est une illustration dramatique.

 Par Jacques Garello

 Oui, je dis bien « dramatique » parce qu’elle ébranle le concept de démocratie sur lequel sont fondées les nations libres.

 Celle-ci était confortablement installée dans un régime démocratique qui semblait respecter « les principes de bon gouvernement » : respect des libertés individuelles, état de droit, subsidiarité. Or, voici que la démocratie chancelle balancée entre le pouvoir absolu de la majorité et la puissance des minorités agissantes.

 A vrai dire, le piège démocratique avait été dénoncé des le début du XIXe siècle par Benjamin Constant, opposant « la liberté des Anciens »  à « la liberté des Modernes ».

Dans la Cité antique, la liberté consiste à participer à des décisions politiques, même si ceux qui ont droit à la parole  sont peu nombreux (à Athènes, une infime minorité). Mais ceux qui parlent expriment la volonté du peuple et les décisions prises le sont au nom de la souveraineté du peuple ; Rousseau a enchaîné la démocratie dans les sphères de la souveraineté nationale. Et voilà comme on en vient à la fameuse définition de la démocratie par Abraham Lincoln « le gouvernement du peuple, par le peuple et pour le peuple». Mais qui sont donc ceux qui parlent au nom du peuple ? La démocratie se veut alors « représentative » : c’est l’élection qui désigne ceux qui parleront au nom du peuple. Du coup, la démocratie devient ce que veut en faire la majorité élue.

 La liberté des Modernes, dit Constant, est la reconnaissance et la protection des droits individuels. Elle ne s’accommode pas d’une liberté collective. Elle respecte les droits de la minorité et de la plus minoritaire des minorités, c’est-à-dire l’individu. La démocratie existe quand l’état se limitent à ses tâches « régaliennes » : « Le pouvoir de l’État ne peut être présent hors de sa sphère… mais dans sa sphère, il ne saurait en exister trop ».

 La tyrannie majoritaire

 Curieusement, l’époque contemporaine n’a pas beaucoup de sympathie pour la liberté des Modernes, et la démocratie est définie par la plupart des gens comme la règle de la majorité. C’est le droit de vote qui en serait le fondement. Il suffit que les élections fasse émerger une majorité pour que la démocratie soit satisfaite : « ils »  sont élus « démocratiquement », puisqu’il y a un scrutin, des urnes.

 Peu importe que le scrutin soit faussé, sous la menace de la violence ou de la propagande mensongère, peu importe que les candidats recueillent 95 ou 98 % des voix. On a vu ce que donnaient les votes dans les démocraties « populaires ». On voit aujourd’hui la grande victoire de la démocratie qui a accompagné « les printemps arabes».

 La règle majoritaire écrase tout sur son passage, à commencer par le droit. « Vous avez juridiquement tort parce que vous êtes politiquement minoritaires »,  a clamé  un élu majoritaire en 1981. Fort de la majorité, le pouvoir peut effacer les droits individuels, établir la dictature, pratiquer le génocide : Lénine, Hitler, Mussolini, Pol Pot ont été « démocratiquement » élus.

 Comment en est-on arrivé à cette dérive ? Pour la raison avancée par Constant : le pouvoir politique a agi « en dehors de sa sphère ». Au lieu de protéger les personnes et les biens contre les agressions individuelles ou collectives, l’État a consciemment ou non, massivement, envahi la vie sociale, puis la vie privée. Il l’a fait par idéologie collectiviste, mais peut-être aussi avec les meilleures intentions du monde : organiser la justice sociale, harmoniser la croissance économique, protéger l’environnement, etc.

 Mais derrière ces intentions se profile très vite l’intérêt électoral : une oligarchie politique assied ou acquiert son pouvoir en satisfaisant des intérêts particuliers, individuels ou corporatifs. Le patchwork des clientèles électorales permet d’accéder à la majorité absolue, qui va désormais détenir un pouvoir lui aussi absolu.

Comme disait Constant : «les élections déplacent le pouvoir, elle ne  le limitent pas».

La révolte des  minorités

Dans ce contexte,  que peut faire la minorité ?

 Sa première attitude consiste à entrer dans le jeu« démocratique» et obtenir du pouvoir privilèges, subventions et protection.

 La minorité s’organise en« groupes de pression», les lobbyistes sont  à l’œuvre et infléchissent les textes et les dépenses publiques en leur faveur. La minorité peut aussi compter sur le relais de personnalités qui appartiennent à l’oligarchie majoritaire ; l’avantage dans beaucoup de pays, c’est que ce sont les mêmes personnalités qui constituent l’oligarchie de la majorité et l’opposition, on sait donc à quelle porte frapper. La majorité est en réalité un cartel de minorités agissantes.

 La deuxième attitude est de se révolter. C’est bien ce que, le mois dernier, le président des Etats-Unis a sévèrement reproché à la minorité des représentants à la chambre élue avec le soutien des Tea Parties. Les Tea Parties s’inscrivent dans une grande tradition américaine : leur nom même évoque la révolte fiscale de contribuables et consommateurs américains obligé de payer des droits sur les importations à la mère patrie anglaise de l’époque (1773). Tocqueville avait apprécié cette faculté des citoyens américains à s’organiser pour régler leurs problèmes sans se soucier de la« société politique». La vitalité de la« société civile», faites de communautés économiques, sociales, familiales, religieuses, était à son sens la meilleure défense contre les abus. En l’occurrence, le blocage par une autorité d’un budget fédéral  pour  subventionner les dépenses de la nouvelle Sécurité sociale américaine a abouti à la paralysie du gouvernement, et cette attitude a semblée honteuse à une grande partie du peuple, irritée qu’on ne respecte pas une loi votée (à quelques voix près) par la majorité précédente. Fallait-il tenir pour immuable la loi majoritaire en 2012 ou pour acceptable la contestation minoritaire en 2013 ?

Les garde-fous de la démocratie

En d’autres termes, pourrait-on ramener la démocratie à l’essentiel en lui fixant des limites et en aménageant des contrepoids ? L’essentiel n’est il pas le respect des droits individuels et la limite du pouvoir politique ? C’est ce qui correspond à la liberté des Modernes de Constant, c’est ce qui définit une démocratie libérale par opposition à une démocratie populaire.

La tradition libérale prône le respect de la Constitution, qui doit elle-même enfermer l’État dans ses rares prérogatives « régaliennes ».

Encore faut-il que la Constitution soit claire sur ce point, et clairement interprétée par des juges et des cours constitutionnelles réellement indépendantes du pouvoir. La Constitution doit en particulier compenser la démocratie représentative, toujours menacée par le jeu électoral et le clientélisme, par l’introduction de doses de démocratie directe. Entre les citoyens et la chose publique, nul besoin de l’Intermédiation d’une classe politique, avec ses partis, ses leaders, ses ambitions.

On donne habituellement pour exemple la démocratie helvétique, bien que les élus fédéraux tentent de la faire dériver vers des votes nationaux qui les affranchiraient des votations cantonales et locales. L’exemple de la Suisse montre aussi l’intérêt d’une organisation politique fédérale, qui protège toujours les collectivités locales contre les débordements du pouvoir central.

Enfin  et non le moindre c’est la vigilance et la présence de la société civile qui constitue la meilleure ligne de résistance aux abus de la démocratie majoritaire. Il est vrai que plusieurs décennies, voire plusieurs  siècles d’étatisme Jacobin,  ont dans certains pays ruiné l’esprit civique, amené les citoyens à la« Servitude consentie» (la Boëtie), et constitué de puissantes féodalités. L’oligarchie prend ainsi aujourd’hui le masque de la démocratie.

 

Les hommes et femmes de bonne volonté, soucieux des principes de bon gouvernement, ont pour solution et peut-être pour mission de participer au renouveau de la société civile, gardienne de la« liberté des Modernes».