J'ai choisi en ce 11 novembre quelques définitions de mots essentiels à rappeler à mes yeux pour le devoir de mémoire pour ceux (celles ?) qui nous permettent de vivre aujourd'hui dans une République
Valeurs :
Le mot « valeur », du
latin classique valor, est utilisé dès le XIIe siècle pour désigner le mérite ou les qualités.
Dans la littérature médiévale, la valeur est la vertu guerrière, militaire, la bravoure
ou la combativité.
Par extension, le mot est ensuite pris
pour « importance », avant d'admettre de nombreux emplois
spécialisés.
D'une manière générale, la valeur peut
être entendue comme le produit, le résultat, d'un processus de valorisation
ou d'évaluation.
En philosophie, une valeur peut désigner :
.L'importance
accordée par un jugement d'ordre moral ou esthétique ;
.Une
norme de conduite, personnelle ou sociale, relevant de la morale ou de l'éthique, de la politique,
de la spiritualité ou encore de l'esthétique ;
.L'ensemble
des valeurs pouvant constituer, pour un individu ou un groupe, une échelle
de valeur
Convictions :
La conviction se
distingue de la croyance en ce qu'elle participe à la construction de l'identité individuelle et sociale.
Toute violence
même involontaire à l'égard d'une conviction (réfutation, infraction) est en
conséquence perçue comme une attaque contre les personnes et le corps social
concerné, un viol ;
elle appelle donc en retour une réaction de "défense". De réaction de
défense en réaction de défense, des effets "boule de neige" peuvent
se produire, c'est pourquoi on peut voir les convictions comme des vecteurs de
violence.Dans l'histoire ou l'actualité, c'est principalement l'aspect social
de la conviction qui lui donne son rôle.
L'affaire des caricatures (2005-2006) illustre le double rôle de la mondialisation
qui d'une part confronte des usages et des convictions incompatibles entre eux
et d'autre part accroît l'ampleur des réactions collectives, en général
violentes.
De nombreuses lois et
conventions protègent les citoyens des discriminations
liées aux convictions comme à d'autres critères (origine ethnique, sexe...). La
limite est en revanche plus ténue entre la liberté d'expression et la provocation,
l'insulte ou
l'offense.
En revanche des troubles à
l'ordre public surviennent lorsque les convictions structurant d'autres
sociétés sont confrontées à l'irrespect et au pragmatisme issus de la philosophie des lumières ou à une profanation par des croyants hostiles, ce
qui donne du grain à moudre aux promoteurs de la théorie du choc des
civilisations.
Politique :
Notion
polysémique, la politique
recouvre au moins trois sens :
- la politique en son sens plus large, celui de civilité
ou Politikos, indique le cadre général d'une société organisée et développée ;
- plus précisément, la politique, au sens de Politeia,
renvoie à la constitution et concerne donc la structure et le
fonctionnement (méthodique, théorique et pratique) d'une communauté, d'une société, d'un groupe social. La politique porte sur les
actions, l’équilibre, le développement interne ou externe de cette
société, ses rapports internes et ses rapports à d'autres ensembles. La
politique est donc principalement ce qui a trait au collectif, à une somme
d'individualités et/ou de multiplicités. C'est dans cette optique que les études
politiques ou la science
politique s'élargissent à
tous les domaines d'une société (économie, droit, sociologie, et cetera) ;
- enfin, dans une acception beaucoup plus restreinte, la
politique, au sens de Politikè, ou d'art politique se réfère à la
pratique du pouvoir, soit donc aux luttes de pouvoir
et de représentativité entre des hommes et femmes de pouvoir, et aux
différents partis
politiques auxquels ils
peuvent appartenir, tout comme à la gestion de ce même pouvoir.
Amitié :
L'amitié
est une inclination réciproque entre deux personnes (ou plus) n'appartenant pas
à la même famille.
Ignace Lepp pense
cependant qu'« Il arrive (…) qu'une vraie amitié existe entre frères et
sœurs, mais il ne nous semble pas exagéré de dire qu'elle est née non pas à
cause de leurs liens de sang, mais plutôt malgré ceux-ci1.» Parfois c'est
une amitié de groupe.
Le
meilleur ami est, comme son nom l'indique, l'ami d'une personne avec qui elle a
tissé des liens privilégiés qui surpassent les liens qui l'unissent aux autres
personnes. On peut définir ces liens particulièrement forts entre les deux
meilleurs amis par une relation supérieure à l'amitié.
L'amitié
en son état pur est inconditionnelle, c'est-à-dire que de vrais amis ne se
jugent pas, et ne tiennent pas compte du temps qui passe.
Ainsi
l'amitié dépasse-t-elle les valeurs individuelles et temporelles, elle est un
état d'esprit, un lien particulier qui unit les êtres.
La
sympathie ne se limite pas aux couples d'individus dans l'amour ou l'amitié,
mais pourrait concerner le fonctionnement des cultures humaines.
Pour
Hannah
Arendt
notamment, le penchant à voir l'amitié comme un sentiment intime et exclusif
reflète l'aliénation du monde moderne; l'amitié serait en fait synonyme de la philanthropia grecque :
l'inclination au vivre-ensemble.