En ce jour de commémoration de nos poilus, quelques rappels de "mémoire"
11 novembre 2013
Valeurs :
Le mot « valeur », du latin classique valor, est utilisé dès le XIIe siècle pour désigner le mérite ou les qualités.
Dans la littérature médiévale, la valeur est la vertu guerrière, militaire, la bravoure ou la combativité.
Par extension, le mot est ensuite pris pour « importance », avant d'admettre de nombreux emplois spécialisés.
D'une manière générale, la valeur peut être entendue comme le produit, le résultat, d'un processus de valorisation ou d'évaluation.
En philosophie, une valeur peut désigner :
.L'importance accordée par un jugement d'ordre moral ou esthétique ;
.Une norme de conduite, personnelle ou sociale, relevant de la morale ou de l'éthique, de la politique, de la spiritualité ou encore de l'esthétique ;
.L'ensemble des valeurs pouvant constituer, pour un individu ou un groupe, une échelle de valeur
Convictions :
La conviction se distingue de la croyance en ce qu'elle participe à la construction de l'identité individuelle et sociale.
Toute violence même involontaire à l'égard d'une conviction (réfutation, infraction) est en conséquence perçue comme une attaque contre les personnes et le corps social concerné, un viol ; elle appelle donc en retour une réaction de "défense". De réaction de défense en réaction de défense, des effets "boule de neige" peuvent se produire, c'est pourquoi on peut voir les convictions comme des vecteurs de violence.Dans l'histoire ou l'actualité, c'est principalement l'aspect social de la conviction qui lui donne son rôle.
L'affaire des caricatures (2005-2006) illustre le double rôle de la mondialisation qui d'une part confronte des usages et des convictions incompatibles entre eux et d'autre part accroît l'ampleur des réactions collectives, en général violentes.
De nombreuses lois et conventions protègent les citoyens des discriminations liées aux convictions comme à d'autres critères (origine ethnique, sexe...). La limite est en revanche plus ténue entre la liberté d'expression et la provocation, l'insulte ou l'offense.
En revanche des troubles à l'ordre public surviennent lorsque les convictions structurant d'autres sociétés sont confrontées à l'irrespect et au pragmatisme issus de la philosophie des lumières ou à une profanation par des croyants hostiles, ce qui donne du grain à moudre aux promoteurs de la théorie du choc des civilisations.
Politique :
Notion polysémique, la politique recouvre au moins trois sens :
- la politique en son sens plus large, celui de civilité ou Politikos, indique le cadre général d'une société organisée et développée ;
- plus précisément, la politique, au sens de Politeia, renvoie à la constitution et concerne donc la structure et le fonctionnement (méthodique, théorique et pratique) d'une communauté, d'une société, d'un groupe social. La politique porte sur les actions, l’équilibre, le développement interne ou externe de cette société, ses rapports internes et ses rapports à d'autres ensembles. La politique est donc principalement ce qui a trait au collectif, à une somme d'individualités et/ou de multiplicités. C'est dans cette optique que les études politiques ou la science politique s'élargissent à tous les domaines d'une société (économie, droit, sociologie, et cetera) ;
- enfin, dans une acception beaucoup plus restreinte, la politique, au sens de Politikè, ou d'art politique se réfère à la pratique du pouvoir, soit donc aux luttes de pouvoir et de représentativité entre des hommes et femmes de pouvoir, et aux différents partis politiques auxquels ils peuvent appartenir, tout comme à la gestion de ce même pouvoir.
Amitié :
L'amitié est une inclination réciproque entre deux personnes (ou plus) n'appartenant pas à la même famille.
Ignace Lepp pense cependant qu'« Il arrive (…) qu'une vraie amitié existe entre frères et sœurs, mais il ne nous semble pas exagéré de dire qu'elle est née non pas à cause de leurs liens de sang, mais plutôt malgré ceux-ci1.» Parfois c'est une amitié de groupe.
Le meilleur ami est, comme son nom l'indique, l'ami d'une personne avec qui elle a tissé des liens privilégiés qui surpassent les liens qui l'unissent aux autres personnes. On peut définir ces liens particulièrement forts entre les deux meilleurs amis par une relation supérieure à l'amitié.
L'amitié en son état pur est inconditionnelle, c'est-à-dire que de vrais amis ne se jugent pas, et ne tiennent pas compte du temps qui passe.
Ainsi l'amitié dépasse-t-elle les valeurs individuelles et temporelles, elle est un état d'esprit, un lien particulier qui unit les êtres.
La sympathie ne se limite pas aux couples d'individus dans l'amour ou l'amitié, mais pourrait concerner le fonctionnement des cultures humaines.
Pour Hannah Arendt notamment, le penchant à voir l'amitié comme un sentiment intime et exclusif reflète l'aliénation du monde moderne; l'amitié serait en fait synonyme de la philanthropia grecque : l'inclination au vivre-ensemble.
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