Previous month:
septembre 2012
Next month:
novembre 2012

octobre 2012

Coup de "gueule" d'un interne en Médecine à notre Ministre de la Santé

Chers Confrères, chers Amis,
Il en aura fallu beaucoup pour me forcer à prendre la plume.
Beaucoup de mensonges, beaucoup de mépris de la part de nos dirigeants, et surtout beaucoup d’inquiétude pour l’avenir.
Les débats des derniers jours ont permis de faire émerger des problématiques qui sont restées pendant 30 ans ...
des non-dits.
Il est temps de faire une synthèse.
Concernant le secteur 2 :
La santé coute trop cher au patient, c’est un fait. Mais pourquoi?
Le reste à charge pour le patient est composé de 2 éléments :
Ce que l’Etat n’a jamais voulu rembourser, les tarifs ayant été bloqués il y a près de 30 ans (alors que le prix de la baguette de pain a été multiplié par 4 sur la même période et que l’inflation atteint près de 80% depuis 1980)
L’Etat s’est donc depuis très longtemps désengagé du coût de la santé.
Le reste représente ce que les mutuelles et complémentaires privées ne veulent plus rembourser.
Comment ne pas parler de privatisation de la santé, alors que les cotisations augmentent chaque année, pour des remboursements toujours moindres ?
Le problème des mutuelles et complémentaires privées est d’ailleurs très intéressant.
Elles réalisent des profits considérables dans une totale opacité.
Qui peut dire quel est le budget consacré par ces mutuelles en publicité (Cerise de Groupama, Jean Rochefort pour Amaguiz, les chorégraphies de la MAAF) ?
Il existe d’ailleurs plus de 880 contrats différents, c’est bien que le marché est juteux.
Et la tendance est à la personnalisation des contrats, qui ne font que diminuer les garanties pour s’adapter au budget des Français.
Sans doute faut-il être expert comptable pour savoir ce que représente au juste 100% du tarif sécu ? Et combien il restera à payer après une consultation, un soin dentaire ou des lunettes ?
Et qui peut dire quelle est la part des cotisations réellement consacrée au remboursement des patients ?
Dans la loi présentée à l’Assemblée Nationale la semaine prochaine, l’Etat prévoit de taxer tous les contrats d’assurance à 5%, Il n’a donc aucun intérêt à réguler ce marché.
Ce surcoût sera répercuté sur les cotisations (ils ne vont quand même pas rogner sur leurs bénéfices), rapportant par là même encore plus à l’Etat.
Beau, simple, machiavélique, efficace !
Bref payer toujours plus pour des remboursements toujours moindres, c’est une dérive à l’Américaine, une médecine à deux vitesses qui ne dit pas son nom.
Et un impôt supplémentaire déguisé…
Un vrai problème d’accès au soin aussi, puisqu’une mutuelle peut représenter jusqu’à 10% du budget d’un ménage et que ceux qui ne pourront plus payer ne pourront plus se soigner.
CQFD
Nous, pourtant au cœur du système de santé, nous n’avons pas notre mot à dire, puisqu’ils se sont organisés sans nous.
Concernant les dépassements d’honoraires :
Ce plan machiavélique étant bien rodé, ne restait plus qu’à trouver un coupable.
Et ce coupable, c’est Nous.
Pas le gouvernement qui en bloquant les tarifs il y a 30 ans a forcé les médecins à faire des dépassements, et l’Hôpital Public à être par nature déficitaire.
Pas les mutuelles et complémentaires qui dans un grand élan de philanthropie, ont décidées de rembourser le moins possible tout en taxant le plus possible.
Non nous, qui avons choisi cette profession uniquement par appât du gain, et qui dépassons non pour payer nos frais et vivre décemment, mais simplement par méchanceté et par goinfrerie.
Restait à le faire gober aux Français et ça n’allait pas être facile, vu que la plupart aime leurs médecins et sont content de trouver des Urgences ouvertes même le soir de Noël.
Alors tous les médias s’y sont mis, dans le champ lexical du « médecin voyou », du « truand » etc
Je vous conseille d’ailleurs le visionnage de « Etat de santé » avec Marisol Touraine, pour comprendre à quelle point cette manipulation médiatique est aboutie.
Il est des fois où l’impartialité journalistique doit s’effacer devant la recherche du bien commun, ou tout du moins d’une belle prime offerte par les mutuelles qui sponsorisent ces émissions.
Nous aurions provoqué la crise des subprimes ou réalisé l’introduction foireuse de Facebook en bourse que ça aurait été moins grave.
Mais Kerviel et « La Baleine » étaient des gens honnêtes, pas nous.
Nous avons donc été jetés en pâture, à l’opprobre et au déshonneur public.
Je propose d’ailleurs une lapidation collective afin d’expier nos fautes.
Nous exercions déjà dans des conditions très difficiles, et voilà qu’en plus on veut nous enlever la confiance de nos patients !
Peu importe de travailler cent heures par semaine, de ne pas respecter les repos de gardes, de ne pas avoir le temps de se former convenablement, tout ça pour un salaire de misère.
Ne montez pas les patients contre nous pour vous enrichir en toute discrétion.
Concernant la liberté d’installation :
Des quelques informations qui ont filtrées (Et oui une négociation sans savoir de quoi on parle au juste, avec autant de rétention d’information, ça n’est pas commun), je retiendrai deux articles
L’article 2 qui prévoit que chaque interne en médecine soit réquisitionné en troisième année d’internat pour aller exercer un an dans une maison de santé pluridisciplinaire afin « de nous sensibiliser à la problématique des déserts médicaux ».
Il est déjà très difficile de part notre métier de construire une vie personnelle épanouie, mais là je vous déconseille franchement de vous marier, d’avoir un enfant ou même d’acheter une maison avant d’avoir effectué votre « service médical obligatoire » !
Je vous conseille à ce sujet la lecture des « Carnets d’un jeune médecin » de Mikhail Boulgakov qui raconte son exil seul pendant deux ans dans une dispensaire du fin fond de la Sibérie, avec quelques livres de médecine et beaucoup d’improvisation.
Une belle leçon de vie, une expérience des plus formatrices sans doute, mais pour nous sensibiliser à ce problème, une plaquette d’information ou des mesures incitatives auraient suffi.
L’article 5 stipule qu’à partir de 2020, tout interne au terme de sa formation devra s’installer pour une durée de 5 ans dans un désert médical.
Après tout ce qu’ils ont fait pour nous, c’est un minimum…
Et si aucun de ces articles ne passe, ce dont je doute puisqu’ils seront proposés à l’Assemblée Nationale sans discussion, ils pourront toujours interdire l’installation en secteur 2 dans les régions sur-dotées et nous faire retomber dans ce merveilleux secteur 1 que le Monde nous envie.
Bref c’est l’Ardèche ou la misère, la Creuse ou le bâton.
Un avenir plus rose ?
De quoi rêve l’Etat ?
D’une expansion des mutuelles, puisqu’elles lui évitent de devoir rembourser les actes médicaux et lui rapportent de plus en plus par le biais de taxes sur les contrats.
De quoi rêvent les mutuelles et complémentaires de santé?
De racheter un maximum de cliniques et de nous salarier. Ainsi elles pourront maîtriser toute la chaine de la santé, être à la fois prestataires et rembourseurs.
Quoi de plus confortable que de pouvoir diminuer le salaire des médecins pour augmenter leurs profits ?
Et quoi de mieux que d’augmenter le prix des actes médicaux, pour que même la part qu’elles ne remboursent plus revienne quand même dans leurs poches ?
De quoi rêvent les patients ?
De pouvoir accéder à une médecine de qualité sans reste à charge.
Et si le dépassement d’honoraires est devenu aujourd’hui une nécessité économique, cette diminution du reste à charge passe par une revalorisation du secteur 1, un meilleur remboursement par les complémentaires et une baisse des cotisations des mutuelles.
De quoi rêvent les médecins ?
D’un peu de respect
Nous exerçons le plus beau métier du monde, mais c’est aussi un métier difficile.
Nous avons eu la chance d’être formés, et nous nous sentons responsables de notre population.
Mais nous ne nous sentons pas redevables vis à vis d’un Etat qui nous méprise, d’un Etat qui promet un service médical pour tous qu’il n’a même pas les moyens de payer.
Nous allons traverser une crise démographique terrible, nous serons un tiers de médecins de moins dans 10 ans. La population vieillit et nécessite plus de soins.
Cette situation va demander des sacrifices encore plus grands de notre part, et nous en sommes conscients.
Est-ce le meilleur moyen de nous y préparer ?
Nous accuser ? Nous démotiver ? Nous intimider ?
Et si nous n’acceptons pas vos conditions, préparez vous à un exode massif vers des pays qui nous reconnaissent à notre juste valeur (La rémunération étant une forme de reconnaissance, mais ce n’est pas la seule, l’encouragement des politiques et le regard bienveillant de la population étant une forme de récompense au moins aussi importante)
Bien sûr vos charters de médecins roumains rempliront un temps nos campagnes, mais ce serait très dommageable pour la population que nous avons promis de servir.
En un mot comme en cent, la coupe est pleine.
Vos accusations ne cacheront pas longtemps vos mensonges.
Vous partirez peut être dans quelques mois les poches pleines, mais nous avons 40 ans de carrière et des millions de patients à défendre.
Et la population française qui nous tient en haute estime (comme quoi la manipulation médiatique ne suffit pas à briser une relation de confiance) mérite cette médecine de qualité pour laquelle nous nous sommes si longuement formés.
Nous aurons du mal à nous défendre, nous sommes trop occupés (les programmes opératoires sont pleins jusqu’à fin novembre et une grève signifie des patients non opérés, avec les conséquences dramatiques que l’on imagine)
Nous ne laisserons pas nos patients mourir en victimes collatérales de vos errements.
Nous auront du mal à rester unis, nos modes d’exercices et nos motivations sont très différents.
Nous sommes trop mal formés à la politique et à l’économie pour prendre la pleine mesure de vos erreurs.
Vous n’êtes là que pour quelques mois (ministres, parlementaires, tout change si vite que l’Histoire ne retiendra même pas votre nom) mais s’il vous reste un peu de sens moral, ne rajoutez pas vos erreurs à toutes celles commises depuis trente ans.
Mais si le profit personnel vous aveugle, si votre impuissance passe par de petits arrangements à court terme, et si vous décidez de consommer le divorce entre la médecine française et la population, alors nous quitterons sans regret le système inique que vous aurez créé.
Nous ne sommes pas les prestataires d’un service que vous avez promis sans pouvoir l’assumer.
Nous sommes des êtres humains et nous soignons nos semblables avec passion et dévouement.
Ne nous enlevez pas l’envie de soigner, un jour vous aussi, vous aurez besoin de nous.
Je vous adresse, Madame la Ministre, Messieurs les dirigeants, l’expression de ma respectueuse considération.
Je vous adresse, chers Confrères, l’expression de mes salutations confraternelles.

Matthieu Cauchois
Interne en 6éme semestre d’ORL
CHU de Bordeaux, France

Réponse de Maître Jean Marie Troegeler, Avocat à la cour, Président de Port Grimaud 2, Conseiller Municipal d'Opposition (Groupe Génération Avenir) à Monsieur le Maire de Grimaud suite aux remous du dernier Conseil Municipal du 26 septembre dernier

Suite à la note rédigée par Monsieur le Maire de Grimaud à l'attention des Conseillers Municipaux après le Conseil Municipal du 26 septembre dernier (vous trouverez cette note en bas de page), voici la réponse adressée par Monsieur Troegeler, élu mis en cause:

"Monsieur le Maire

Mesdames, Messieurs les élus,

 Je viens de prendre connaissance de la note que le Maire a cru devoir vous adresser.

Voici ma réponse,

Monsieur le Maire,

A chacun sa façon de s’exprimer.

Pour ma part je n’ai pas l’habitude de traiter les gens de « menteur ». Il faut dire que je ne suis pas un politique.

Il est certain en tout cas que je n’ai pas fait carrière dans ma profession en mentant. Ce n’est pas ma façon de convaincre les autres.

Cette attaque personnelle est indigne et malheureusement fréquente dans votre bouche.

En effet vous vous plaisez à colporter à qui veut l’entendre que je mens lorsque je rapporte vos propos

•       Commission nautique locale du 16 avril 2012, en présence de Madame SELLIER, administrateur des affaires maritimes : « les gens de port-Grimaud sont riches, ils peuvent payer »(le dragage)

•       Conseil Municipal du 22 Juin 2012 : « Pour moi Port Grimaud ne représente rien »

Je suis un menteur sauf que le dernier propos se trouve sur la bande sonore des débats.

Vous noterez, Monsieur le Maire, que je ne vous ai pas traité de menteur lorsque vous écrirez en page 12 de la revue Municipale de Mai 2012.

«  Port Grimaud : Vers une solution au banc de sable de la passe d’entrée…Les travaux de désensablage seront co-financés par les entités administratives de port Grimaud et la commune de Grimaud compte tenu du caractère exceptionnel de l’évènement en cause ».

Cette information était tout aussi surprenante qu’inexacte. 

En effet les ASL de Port Grimaud ne sont pas des « entités administratives » et au mois de Mai 2012 je n’avais nullement donné mon accord pour un « co financement par PG2 ».

Je ne vous ai pas traité de menteur non plus, lorsqu’après avoir refusé de signer le texte de nos accords du 20 aout 2012 vous déclaré dans VAR MATIN, le 27 aout 2012 :

               «  Nous étudierons toutes les possibilités de financement. Il est certain que l’état ne prendra pas en charge la totalité des frais. En dehors des aides publiques les travaux seront cofinancés par les entités administratives gestionnaires de Port Grimaud et la Commune de Grimaud. Cela a été validé au cours d’une réunion organisée la semaine dernière ».

Cette affirmation était encore manifestement mensongère pour reprendre cette expression que vous aimez bien.

En effet

•       Il n’a jamais été question pour l’Etat de prendre en charge quoique ce soit.

•       Les ASL sont des associations de droit privé et non des entités administratives

•       La validation de l’accord n’est pas intervenue

 Je n’ai pas réagi pour ne pas envenimer un climat délétère que vous vous plaisez à entretenir.

 Compte tenu des propos que vous tenez contre moi je vais donc demander à Var Matin un droit de réponse.

 Vos conseillers apprendront ainsi que le 20 aout 2012 vous vous êtes engagé à ce que la Commune prenne en charge 50% des frais de dragage du banc de sable de 15.000m3 qui se trouve dans l’embouchure mais que dès le lendemain, sous des prétextes divers, vous avez refusé de signer notre accord alors que c’est vous même qui avez provoqué cette réunion et qui avez demandé aux concessionnaires de prendre un engagement ferme.

 Il ne fallait pas dans ces conditions déclarer sept jours plus tard dans la presse que vous aviez validé cet accord alors que vous ne l’aviez même pas soumis à votre conseil et que celui-ci n’a même pas  été informé lors du dernier conseil municipal, ni de la réunion du 20 aout ni de votre intention de lui demander son accord.

 Cela s’appelle de  la désinformation.

 Pour ce qui est de la pollution de la Giscle, vous vous êtes emparé de propos que je n’ai pas tenu de façon à créer un incident vous permettant, comme vous en avez l’habitude, de faire taire celui qui cherche à s’exprimer.

 J’ai simplement déclaré qu’il était peut être inopportun de demander à la SAUR qui est le « contrôlé » d’être aussi le « contrôleur ». Sur votre insistance à faire voter la délibération je vous ai rappelé que les riverains de la Giscle avaient été victimes en septembre 2010 d’une grave pollution ayant entrainé pendant plusieurs jours une coloration noirâtre de la rivière et une odeur nauséabonde.

 Prévenu de cette situation par le directeur de notre ASL qui vous demandait, par précaution, de fermer la plage (de PG2) vous n’avez pas cru devoir réagir et ce n’est que sur l’intervention de Monsieur MOUTTE que vous vous êtes décidé à prendre un arrêté.

 A toutes fins vous trouverez ci-joint copie de la plainte que Monsieur BILLARD, notre directeur a déposé le vendredi 24 septembre 2010 et dans laquelle sont relatés les faits que je viens de citer.

 Vous noterez d’ailleurs que les arrêtés qui étaient joints à votre note sont de 2011 alors que les propos que j’ai tenus ne concernaient que la fermeture de la plage en 2010. Merci de m'apprendre ainsi qu'une nouvelle pollution s'est bien produite en 2011, ce que j'ignorais, et ce qui tend à démontrer que la station d'épuration ne fonctionne toujours pas correctement.

Lors du dernier conseil je n’ai fait que rappeler cette situation et contrairement à ce que vous écrivez je n’ai jamais parlé « d’une pollution des plages publiques du littoral communal et notamment de Port Grimaud ».

 Puisque vous me citez, je vous mets au défi que de retrouver une telle déclaration sur la bande sonore.

 J’ai tout simplement rappelé que la plage de PG2 avait été fermée en 2010 ce qui est confirmé par les documents ci joints.

 Je vous conseillerai en l’état de veiller dans l’avenir à ne pas proférer contre moi des attaques personnelles (Je dois vous rappeler que le terme de menteur est injurieux) et à ne pas faire dans la presse des déclarations inexactes.

 La démocratie comme le respect des autres est effectivement un apprentissage difficile.

 Je vous prie de croire, Monsieur le Maire, à l’assurance de ma considération.

 Port Grimaud le 28 Septembre 2012

 Jean Marie TROEGELER

Conseiller Municipal"

  Note aux élus - 27 sept 2012