François Gimmig : « Vers quelle intercommunalité va-t-on ? »

Aujourd'hui, il y a urgence ! Ce cri du coeur un rien coup de gueule, le premier magistrat croisien, François Gimmig, vient de le pousser auprès de ses onze collègues à travers un courrier maquillé par l'inquiétude. Celle de voir le préfet décider, selon son bon vouloir, du découpage et des compétences. Ce médecin, à la tête depuis deux ans de sa commune, est un fervent partisan de l'union des compétences. Son diagnostic est clair et net.

« J'ai rencontré le préfet. Ce dernier m'a fait savoir qu'il n'autoriserait aucune création d'intercommunalité avant la promulgation de la loi. Il est toutefois susceptible de considérer avec attention une éventuelle demande et, qui sait, de revoir sa position. »

Vous craignez quoi en définitif ?

Si nous ne trouvons pas entre nous un accord d'union, que le périmètre retenu par l'État soit différent du Scot actuel. Nous pourrions, par exemple, nous retrouver avec Roquebrune-sur-Argens et Le Puget puis, demain, avec Fréjus-Saint-Raphaël. Cela constituerait une communauté conséquente, comme le souhaite le préfet. Attention ! Il s'agit d'un exemple. J'ajoute que les compétences retenues seraient plus importantes que celles que nous souhaitons.

Qu'est-ce qui bloque entre vous ?

J'ai pris le train en marche, mais j'avoue que nous allons dans le bon sens. La difficulté est double. Premièrement, bon nombre de communes du golfe sont riches et capables de se suffire à elles-mêmes. Deuxièmement, les maires ne sont pas assez indemnisés et la disparition de la majorité des quatorze syndicats va réduire leurs émoluments avec la suppression des présidences. Mais ces obstacles sont surmontables. En revanche, pour demander l'intercommunalité nous voulons que cela se fasse à l'unanimité. Or, à ce jour, Saint-Tropez fait de la résistance. Son maire n'est pas contre le principe mais il veut encore attendre (lire réaction).

Attendre quoi ?

Je l'ignore. Une chose est sûre, si le représentant de l'État applique la loi telle qu'elle est rédigée et sur le point d'être adoptée, nous allons devenir les spectateurs de notre propre sort. En effet, en terme de représentativité les communes de Cogolin et Maxime détiendront à elles deux la majorité du conseil communautaire et il y aura un président et huit vice-présidents. Alors que nous étions d'accord pour un président et onze vice-présidents et une répartition des sièges beaucoup plus équilibrée et moins pénalisantes pour les petites communes. Or, la loi ne tiendra compte que de la démographie du moment. Ainsi, Saint-Tropez aura moins de représentants que Sainte-Maxime, Cogolin et Cavalaire.

Êtes-vous parvenus à un consensus sur les compétences ?

Oui. Tout d'abord la gestion des déchets avec la création d'un centre de traitements ultramoderne sur le site actuel de la déchetterie à La Môle. Ensuite, le transport routier à travers un maillage pointu entre nos communes mais aussi la mise en commun de nos structures.

Tout cela a un coût

En effet, et il n'est pas supérieur à ce que nous dépensons aujourd'hui dans les budgets des syndicats. Une étude sérieuse le démontre. Ceux qui mettent en exergue ce point pour freiner le processus sont mal informés.

Existe-t-il un remède miracle ?

Qui sait. Le préfet est invité à notre prochaine réunion afin de nous informer sur le processus à suivre. J'espère qu'il convaincra les réticents de franchir le pas et que l'intercommunalité du golfe verra le jour sereinement et à l'unanimité de ses membres. J'ajoute que si nous avons été parmi les premiers à constituer un Scot, préalable à toute intercommunalité, nous sommes désormais les derniers à ne pas avoir finalisé le processus.

1 - Liste des communes : Le Rayol-Canadel, Cavalaire, La Croix-Valmer, Grimaud, Gassin, Ramatuelle, La Môle, Cogolin, Saint-Tropez, Le Plan-de-la-Tour, La Garde-Freinet et Sainte-Maxime.