Lettre ouverte au Président du Conseil Général
10 mai 2008
« Lettre ouverte » adressée à Monsieur Le Président du Conseil Général ainsi qu’aux deux Conseillers Généraux des Cantons de Grimaud et Saint Tropez.
« Lettre ouverte à Monsieur Horace LANFRANCHI,
Président du Conseil Général du département du Var,
390 avenues des Lices,
83 000 Toulon,
Monsieur le Président,
Sous le titre « l'évolution routière dans le golfe » ,la presse a publié récemment - après l'inauguration des deux premiers kilomètres « réhabilités» de la RD 25 - un compte-rendu de votre présentation du « plan de transports privés et publics arrêtés par le Département pour le golfe de Saint-Tropez », en présence de Mme Françoise Souliman, sous-préfet de l'arrondissement de Draguignan et de M. Bernard Rolland et Alain Spada, Conseillers généraux des cantons de grimaud et Saint-Tropez.
À cette occasion, vous avez souligné combien cette RD 25 - déjà « réhabilitée » il n'y a pas si longtemps - constituait le principal itinéraire d'accès à l'ensemble des communes du territoire du golfe, reliant directement l'autoroute A8 à Sainte Maxime, avec un trafic de plus de 18 000 véhicules par jour de saison -et d'en déduire, tout d'abord la nécessité d'une seconde tranche de travaux de « réhabilitation » dès le mois de mars, ensuite de la réalisation à son débouché sud d'une nouvelle voie dite « voie de contournement ouest de Sainte Maxime ou Cosma », aboutissant dans la plaine de Saint Pons sur la commune de Grimaud, le tout pour un coût global in fine de sans doute près de 150 millions d'euros - ce Cosma(70 millions d'euros) étant cependant prévu « à péage » (pour son autofinancement) soit nécessairement de tracer une emprise de type autoroutier -accompagné en sus d'une « profonde modification des caractéristiques de la RDA 559 littoral » avec création d'une ligne de transport en commun par « autocar en site propre » entre Sainte Maxime et Saint-Tropez pour une amélioration de la desserte locale et de divers aménagements ponctuels s'inscrivant dans un plan dit « Var Lib’ transport » presque exclusivement axé sur les liaisons routières (les lignes maritimes, même « cadencées », ne pouvant jouer on le sait, qu'un rôle marginal et aléatoire).
Le principal itinéraire, mais pas le seul puisque sont annoncées aussi la reprise de l'aménagement de la RD 98, « le troisième grand axe de desserte au Golfe par la forêt du Dom», et particulièrement la montée «ouest» du col de Grateloup- et la poursuite de l'aménagement de la RD 558 (deuxième grand axe!) comportant le contournement du village de la Garde Freinet, « ce qui permettra de sécuriser l'accès au Golfe depuis le Centre Var» - bien que « l'aménagement global (de cette RD 558) apparaisse difficilement envisageable en versant nord « traversant le site remarquable de la chaîne des Maures », et que le contournement du village de Grimaud le soit tout autant.
Cet ensemble ainsi résumé, nous paraît appeler d'urgence :
I. Les remarques suivantes
1. Exclusivement routier de surface, il nécessairement consommateur d'espace, destructeur de paysage, perturbateurs d'environnement, générateur de pollution, de bruit, etc…toutes caractéristiques ponctuellement redoutables et généralement perturbantes.
2. Il néglige le fait que Coeur du Var et golfe de Saint-Tropez étant sur la même longitude, une liaison directe et rapide Nord/ Sud / Nord tombe sous le sens - dont on a vu qu'elle ne peut être la RD 558 et implique donc une solution innovante.
3. Il accentue le report et la concentration du trafic sur la périphérie des Maures, cette liaison Nord/Sud/Nord (RD 25 à l'est et RD 98 à l’ouest), solution très perverse qui induit nécessairement des flux transversaux littoraux insupportables que l'on vient de mettre en argumentaire de nouvelles voies dans le projet Cosma est l'exemple critique, à tous points de vue et très particulièrement environnemental
4. Il présente en argument la « profonde modification de la RD 559 littorale (que rendrait possible la réalisation de ce projet Cosma), argument très contestable puisque d'une part la réalisation d'un axe central Nord/Sud/Nord modifierait radicalement les flux transversaux en Corniche et d'autre part la mise en place d'un transport collectif performant en site propre (qui n'impliquerait pas une « profonde modification » de la RD 559) contribuerait radicalement à sa décharge.
5. IL ne prend pas en compte le fait qu'une bonne part (20 à 30 %) du trafic que doit supporter le réseau actuel des Maures est un trafic lourd, lent, encombrant, pollueur et bruyant, et que la majorité (hors vrac) pourrait en être éliminée par des moyens et règlementations appropriées.
6. On n'y voit pas (dans cet ensemble) - bien qu'il soit présenté comme « schéma départemental de déplacements appliqués au golfe de Saint-Tropez »- la résultante spécifique d'une réflexion cohérente et concertée d'Aménagement et Développement Durable à l'échelle de la « zone côtière » des Maures, réflexion passant en l'occurrence par l'établissement - avec le concours d'experts reconnus selon des méthodes éprouvées - d'un schéma d'organisation logistique territoriale ayant pour fondements un inventaire des flux (situation, évolution) et une définition (infrastructures, électeurs) de leur prise en charge dans une optique écologique (environnementale, sociale, économique).
7. Sur ces bases - quels que soient les réticences bien marquées du Conseil Général du département du Var et de ses services à considérer les Maures dans leurs trois composantes territoriales (corniche/massif/plaine éponyme) comme une zone côtière devant être inscrite dans une démarche de gestion intégrée - nous espérons que vous comprendrez la nécessité impérative pour un consensus collectif local de l'établissement d'un tel schéma - dont j’ai, dans mes précédents écrits d'ores et déjà établi un descriptif de réalisation.
II Les suggestions suivantes
1. La mise en place d'une ligne de transports en commun en site propre entre Sainte Maxime et Saint-Tropez - oui, certainement puisque l'ancienne emprise du chemin de fer de Provence reste presque entièrement disponible autour du Golfe - mais pourquoi routier alors que le ferroviaire de proximité urbaine (tramway) dans sa version moderne, s'impose partout comme à la fois le plus efficace et rapide, plus accessible et confortable, de la plus grande capacité et le plus économique, peut ou non bruyant, non polluant, présentant des options ludiques et conviviales (bagages, cycles accompagnés, petit fret), ainsi très attractif comme le montre la majorité des nombreux nouveaux réseaux installés ces dernières années ; enfin pouvant être réalisé à moindres frais publics dans le cas d'une concession d'exploitation privée et s'inscrivant précisément les rubriques principales du CPER 2007 de 2013 (Contrat de Plan État Région), comme dans les orientations concernant les opérations de proximité définie tout récemment par M. Guillaume PEPY, nouveau directeur général de la SNCF.
2. La création d'un axe central Nord/Sud/Nord direct et rapide - cela est possible en voie souterraine traversant le massif des Maures - de nombreux exemples faisabilité technique, de rentabilité économique, de convivialité sociale existent en France et à l'étranger - une telle opération, encore une fois économe des deniers publics, dans le cas d'une concession à péages, doit être envisagé de manière opérationnelle – elle s’inscrirait « naturellement » dans la démarche d'Aménagement et Développement Durable des Maures du fait de sa quasi neutralité environnementale directe bien sûre mais aussi indirecte on l'a vu (cf. 1.3)
3. La modulation (ou modération) du trafic actuel lourd par la mise en place d'une plate-forme routière de groupage/dégroupage au niveau de l'autoroute A8, par exemple au Muy/les Arcs- une opération d'une efficacité écologique certaine, encore économe des deniers publics dans le cas d'une concession et/ou convention privée appuyée par une réglementation territoriale appropriée.
4. Et globalement la vérification de la la validité de telles suggestions - et de tout autre qui apparaîtrait - dans le cas de l'étude et de la définition de ce schéma d'organisation logistique (SOLT) comme partie d'une démarche de gestion intégrée de la zone côtière des maures (cf. 1.6 et 1.7 ci dessus), au lieu de poursuivre « le nez sur le guidon » et la défiguration des Maures et le gâchis des deniers publics en appui sur un « dossier de voierie d'agglomération (DVA 22 mars 2001) » aujourd'hui notablement et notoirement obsolète.
En conclusion, nous espérons que vous me pardonnerez le ton critique de cette longue adresse, à laquelle je m'estime cependant autorisé puisque voilà maintenant prêt de sept ans que je travaille sur ces sujets. Tout d'abord en tant que partenaire officiel SIVOM du littoral des Maures dans ses travaux en réponse à l'appel à projet CIZC/CIADT - 14 septembre 1004 - ensuite comme membre du comité de pilotage de l'étude d'un projet de « territoire » des Maures lancée en 2006 par le Conseil Régional PACA/ Politique territoriale, toujours en cours- enfin comme membre fondateur et administrateur de l’ Association Conseil de Développement du Territoire des Maures (ADTM) qui poursuit ses travaux thématiques en appui sur une aréopage d'acteurs civils et publiques originaires des trois territoires des Maures.. Et c'est dans cette position que j’ai établi dans le domaine en objet diverses études argumentées et le descriptif de réalisation d’un SOLT des Maures.
Je vous prie de croire, Monsieur le Président, à l'expression de ma considération la plus distinguée.
Dr Jean-Marc ZABERN »
Même si les promesses n’engagent que ceux qui les croient selon l’adage bien répandu, les Elus doivent prendre position par rapport à cette politique de « transports et voies de communication » car il en va sûrement de l’avenir touristique du golfe. Il est certain qu’à terme, si les conditions de circulation ne s’amélioraient pas, les gens viendraient à se décourager de fréquenter notre merveilleux golfe.