Alors que le Var et la commune de Grimaud ont été touchées de plein fouet par les inondations en cette fin de semaine, ce n'est pas le moment de rajouter de" l'huile sur le feu" au moment où les personnes touchées par ces catastrophes essaient de sauver ce qui peut l'être et se débattent dans la difficulté. On se réjouira simplement du fait qu'il n'y ait pas eu de perte de vie humaine sur notre commune.
Je ne peux toutefois que m'associer à la réflexion ci dessous reprise sur le site de "http://grimagora.blogspot.fr/" pour rappeler que tout ceci n'est pas une fatalité, hélas.
Je reviendrai aussi plus tard sur les débats qui avaient animé le Conseil Municipal entre 2001 et 2014 concernant le choix de l'emplacement de la nouvelle école aux Blaquières sur le site d' "Aïgo Puto" que j'avais dénoncé en tant que Conseiller Municipal d'opposition sans succès puisque le Maire avait affirmé qu'il n'y avait jamais eu d'eau à cet endroit.
La suite des évènements à ce jour prouve qu'il avait tort et ça ne me réjouit pas au vu des investissements réalisés alors que j'ai toujours dit que sur le plan de la santé des enfants, choisir une zone "humide" pour une école était une hérésie.
"lundi 20 janvier 2014·
Les inondations dans le Var s’expliquent par la bétonisation incontrôlée des terres. Si l’on ne veut plus d’inondations catastrophiques, il faut arrêter le gaspillage des terres et l’étalement urbain.
Inondations dans le Var, alerte rouge, des disparus, des morts… et le Premier ministre qui se précipite avec le ministre de l’Intérieur et le ministre de l’Ecologie, ce lundi, dans la région sinistrée, et déclare l’état de « catastrophe naturelle ».
Sauf que ce n’est pas la pluie diluvienne qui crée tant de dommages, mais les conditions dans lesquelles l’eau s’écoule ou est absorbée par le sol. Et comme le Var est un département où l’artificialisation des sols se poursuit à une vitesse incontrôlée, les sols y sont de plus en plus imperméables :
« L’imperméabilisation de la surface des sols a de nombreuses conséquences environnementales, écrit le
Commissariat général au développement durable.
Elle favorise le ruissellement de l’eau le long des pentes au détriment de son infiltration, l’érosion des sols, les coulées d’eau boueuse et le risque d’inondation. »
Le phénomène est très bien connu des instances régionales, et
c’est sur le site internet du département que l’on apprend que
« la forte pression foncière alliée à une forte attractivité touristique conduit à une augmentation régulière des surfaces artificialisées (14,7 % sur la seule période 1993-2002, enquête Teruti). Cette imperméabilisation croissante des bassins versants accentue le caractère torrentiel des écoulements. Ces effets sont aggravés par la constitution des sols, peu favorables à l’infiltration des eaux. Les cours d’eau, qui peuvent charrier nombre de matériaux solides, sont également fortement artificialisés ».
Certes, la population du département a beaucoup augmenté depuis trente ans : de 708 000 habitants en 1982 à 1 013 000 en 2011 (soit + 43 %), ce qui a entraîné une explosion de l’urbanisation. Mais cette urbanisation s’est réalisée sans souci d’économiser l’espace et, comme l’a relevé le sénateur
Pierre-Yves Collombat dans un rapport publié en 2012,
« sans aucune prise en compte du risque inondation : des terrains inondables sont lotis, de vastes surfaces sont imperméabilisées de manière artificielle, les cours d’eau traversant les villages sont couverts, parfois a minima
».
Le secret des inondations : la « soif de l’argent »
Le constat du sénateur est clair : « Les autorisations de construire ont été délivrées sans véritable prise en considération du risque inondation ou, plus exactement, avec une prise en compte à éclipse bien incapable de contenir ’la soif de construire’ locale, pour reprendre l’expression de la Cour des comptes. Le manque de moyens des services de l’État et des services municipaux, s’agissant des petites collectivités territoriales, face à la ténacité et à l’ingéniosité des promoteurs et à la pression des propriétaires fonciers est un élément d’explication. La mise en place, autrefois d’un plan d’occupation des sols (POS), aujourd’hui d’un PLU, est l’exercice de politique locale le plus à risque dans le Var, comme partout où la pression foncière est forte. »
Et pour ceux qui ne comprendraient pas tout à fait, le texte enfonce le clou :« Si l’écart entre la politique officielle de fermeté des pouvoirs publics et les moyens qui lui sont affectés explique pour partie que ’la soif de construire’ ait pu aussi facilement trouver à s’étancher dans le Var, il n’explique pas l’origine de cette ’soif’. Que ce soit l’argent est si peu un secret qu’on s’étonne que le boom immobilier ait pu prospérer sans encombre aussi longtemps. Que l’on sache, pas de procès marquant ou de sanction électorale pour fait de’bétonnage‘ illégal et dangereux. »
En fait, les inondations dans le Var (comme récemment en Bretagne, et comme dans de plus en plus d’endroits), résulte du laxisme des politiques foncières, qui encouragent systématiquement l’immobilier. C’est ce qu’explique en termes pondérés le sénateur Collombat : « L’immobilier, dopé par l’endettement, est devenu ces trente dernières années l’un des moteurs essentiels de l’économie occidentale, au point de le mettre aujourd’hui durablement en crise. Limiter l’explication de l’urbanisation, comme le font ses censeurs, à sa dimension morale et psychologique est un peu court. ’Ils feignent’, disait Bossuet, ’de s’affliger des conséquences tout en s’accommodant des causes.‘ ».
Si l’on ne veut plus d’inondations catastrophiques, il faut arrêter le gaspillage des terres et le bétonnage des sols. De ce point de vue, le déplacement express de M. Ayrault, qui ne songe qu’à bétonner Notre Dame des Landes et affaiblit les procédures réglementaires par un « choc de simplification », est une pantalonnade.
Compléments d’info :
Le système d’information géographique du Var, avec les zones inondables.
Les statistiques de l’Insee sur le Var, qui montrent notamment que le parc de logements du département comprend 26 % de résidences secondaires.
Commentaires
Vous pouvez suivre cette conversation en vous abonnant au flux des commentaires de cette note.