NIce Matin 02/07/2011
09 juillet 2011
Sainte-Maxime: le maire demande à Bernard Rolland de démissionner
La 6e chambre de la Cour administrative d'appel de Marseille a donné lecture, le 20 juin, de son jugement concernant l'affaire opposant la commune à la société « Canards et Dauphins » au sujet de la non-attribution du lot de plage n° 6 en octobre 2004. Jugement qui confirme celui du tribunal administratif de Nice ayant annulé la délibération d'attribution de ce lot à la société Opilo. Plus grave. Dans son entendu, la cour indique que « l'un des deux cogérants de la société Opilo, en l'occurrence M. Molinari, était par ailleurs président de "L'Association des amis de Bernard Rolland". En outre M. Rolland n'étant pas membre de cette association, il avait ainsi un intérêt distinct de celui de la commune à voir attribuer un lot de la délégation public des bains de mer à la société Opilo et doit être regardé... comme intéressé à l'affaire. Qu'en outre, étant président de la commission d'attribution des lots de plage et ayant pris part au vote lors de l'attribution de la délégation, sa participation a été de nature à exercer une influence sur la délibération du conseil municipal... »
La première adjointe, Micheline Martel, résume l'affaire en précisant que « l'avocat de la Ville, qui est le même depuis 2004, n'estime pas judicieux de se pourvoir en cassation. Quant aux indemnités qui nous sont réclamées tant par "Canards et dauphins" que la société Opilo, elles sont de l'ordre de trois millions d'euros. »
« J'ai ma conscience pour moi »
Le maire, Vincent Morisse, demande solennellement à Bernard Rolland de démissionner de ses mandats (conseiller municipal et conseiller général). Celui-ci, imperturbable, déclare : « Nous ne sommes pas ici dans un tribunal. J'ai toujours agi en mon âme et conscience sans jamais mêler les genres. J'ai ma conscience pour moi. »
Sa collègue de l'opposition Josette Escudier vole à son secours : « À l'époque, je faisais partie de la commission et, jamais, M. Rolland n'a donné son avis. Vous pensez ce que vous voulez, mais nous n'avons pas été influencés lors de cette attribution. »
Eric Provensal essaie la carte de l'humour, tout en ramenant l'affaire sur le plan financier : « On n'a, à ce jour, que 1 500 euros à débourser. Attention à ne pas anticiper sur les décisions de justice lorsque vous parlez de trois millions d'euros. Quant à moi, j'étais président des Amis de Bernard Rolland en 2008, mais je n'ai pas eu de lot de plage. »
« M. Provensal, on va évidemment s'efforcer de payer le moins possible, mais il n'y a pas que le prix, il y a l'éthique. Or, l'éthique ne semble pas vous intéresser ! » s'exclame le premier magistrat. Sylvain Rosique suggère que tous les élus encore présents - ayant à l'époque signé cette délibération - démissionnent en bloc.
L'intervention n'obtient pas l'effet escompté. Bernard Rolland, pour le moins assez mal à l'aise, s'exprime une dernière fois : « Je n'ai pas à me blanchir devant vous et je n'accepte pas que vous soyez là pour me noircir. » Juste avant que ne soit refermé ce chapitre de la discorde, le maire lâche une petite phrase lourde de sens : « A la rentrée, nous reparlerons de tout cela et vous verrez que ce n'est pas fini. »
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Gérard Cresteil ([email protected])
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