AFP/ Jeff Pachoud

Alain Joyandet a présenté sa démission dimanche, à la demande de l'Elysée et de Matignon  

Cela fait deux ans que Jean-Marc Zabern tient la mairie de Grimaud (Var) sous haute surveillance. Héraut de la transparence, ce médecin stomatologue, conseiller municipal d'opposition, n'avait pourtant rien vu venir. Et pour cause : contrairement à l'usage, la demande de modification du permis de construire de la villa d'Alain Joyandet n'a pas été examinée par la commission d'urbanisme de la ville, à laquelle il appartient. "J'ai tout appris par Le Canard enchaîné", maugrée l'élu dissident de l'UMP.

Le 16 juin, l'hebdomadaire révèle que le secrétaire d'Etat à la Coopération a triché pour obtenir une autorisation d'agrandissement de son vieux mas provençal, situé dans cette commune classée site protégé. Pour contourner les restrictions et obtenir ainsi une plus grande extension, il est soupçonné d'avoir surévalué la surface habitable de sa résidence. Au mépris des avertissements de la préfecture, qui avait déclaré le document illégal, le maire (UMP), Alain Benedetto, a accordé le nouveau permis de construire sans consulter son conseil municipal.

Pris dans la tourmente des scandales, l'Elysée s'est fait communiquer la totalité des pièces du dossier Joyandet, selon Jean-Marc Zabern. Le secrétaire d'Etat à la Coopération a ensuite perturbé les plans présidentiels en démissionnant. Mais, à Grimaud, l'affaire ne fait que commencer. Le médecin dissident vient d'adresser une lettre ouverte au maire. Il le somme de s'expliquer sur le cas Joyandet.