Le 06/08/2012 à 18:42:00 | Mis à jour le 06/08/2012 18:44:12

Huitième en Chine en 2008, Jean-Baptiste Bernaz achève ses deuxièmes JO, aujourd'hui à Weymouth, en dixième position en Laser. Le Français (25 ans) pense déjà à Rio où il s'envolera dès cette année pour s'entraîner en vue des Jeux 2016.

Jean-Baptiste Bernaz pense déjà à Rio. (L'Equipe)

« Jean-Baptiste, vos impressions après votre 5e place en la medal-race ?
Je me suis régalé. J'y allais pour prendre du plaisir, faire le mieux possible en termes de résultat mais je n'en espérais pas grand-chose. Objectif atteint. Sur mon dernier bord de portant (vent arrière) je reperds des places, mais j'étais 2 avec une pénalité au vent, donc j'étais content.

Et sur vos JO d'une manière générale ?
Je suis un peu déçu du résultat. J'espérais faire une médaille même si soi-disant je n'étais pas attendu, et je croyais fort en moi, en mes capacités à être devant. C'était vrai, parce que ça passe à très peu de chose. Sur ces Jeux, il m'a manqué un peu de physique, mais pas du poids à proprement parler car il faut être mobile dans le bateau. C'est un bateau qui bouge très vite, donc plus on est à son poids de forme, le mieux c'est. En revanche, dans des conditions de vent très changeantes en direction comme ici, il faut savoir s'écarter de la flotte. Et en bon Méditerranéen, j'aime bien accompagner la flotte et limiter la casse. Ici, il ne faut pas hésiter à prendre des risques pour espérer revenir. Ca, je ne le maîtrise pas.

« Je repars gonflé à bloc, je vais me laisser un peu de temps pour refroidir »Cela vous donne-t-il envie de reprendre une préparation pour Rio, et auquel cas quelles pistes de travail avez-vous ?
On n'a pas encore dressé le bilan avec Lionel (Pellegrino, son entraîneur), on a commencé à débriefer un peu. La bonne nouvelle, c'est que ça ne passe pas loin, que je ne suis pas encore trop vieux, et qu'il y a encore une grosse marge de progression. Je repars gonflé à bloc, je vais me laisser un peu de temps pour refroidir. Je vais aller habiter un an à Rio dans l'année à venir puisque ma copine va y faire ses études en Génie civil avec l'INSA. La réponse est donc oui à 100 %. Dès que je rentre en France, je prends mon billet et à l'attaque. Toujours en Laser parce que ça me plaît, que je trouve ça sympa.

Et avec qui souhaitez-vous vous entraîner ?
Je pense avec le meilleur (sous entendu son coach actuel). S'il veut encore de moi, je pense qu'on a encore un bout de parcours à faire ensemble avec Lionel. Je ne sais pas comment parce que ce n'est pas moi qui suis à la tête des budgets mais je vais tout faire pour qu'il vienne me rejoindre à Rio après un bon break, parce qu'il a encore envie de naviguer un peu (Lionel Pellegrino a aussi été bon Lasériste en son temps), que moi j'ai besoin de me ressourcer. On va faire autre chose pendant deux ou trois mois pour repartir ensuite sur des bases saines.»

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Il assure « avoir rechargé les batteries », jeudi, lors de la journée de repos mais aujourd'hui à Weymouth Jean-Baptiste Bernaz a alterné le bon et le moins bon : 2e de la manche initiale en Laser mais 18e ensuite et le voilà 7e au général. Toujours en lice pour la medal race, le 6 août (promise aux 10 premiers des qualifications) mais à 28 points du podium.

« La médaille est quasiment plus jouable » entame Bernaz, « même si on ne sait jamais personne n'est à l'abri de se prendre des points » se reprend-il alors qu'il reste deux manches de qualifications « Si la médaille est prenable, je vais la prendre avec plaisir. On va y aller ! » Il espère ne pas livrer une journée à double face comme ce vendredi. « Deuxième, c'était bien parti, j'y croyais encore. J'ai manqué de lucidité dans la deuxième manche, je n'ai pas trouvé de solution à la bouée au vent, je passe quasiment dernier. Je vais toujours aussi vite, je ne suis pas à l'abri de faire deux bonnes manches demain ! » rigole-t-il avant de rentrer au chaud.

Le Français raconte non sans humour sa journée éreintante, mercredi à Weymouth, en Laser.

Ce gars est un vrai bonheur. Toujours aimable, souriant même quand ça ne gaze pas comme il voudrait. Comme aujourd'hui à Weymouth : Jean-Baptiste Bernaz a terminé 19e et 11e des deux manches de Laser. Il est rentré rincé mais a le mot pour rire : «Je suis bien là, à point !» Un brin d'autodérision alors qu'il vient de vivre «une dure journée.»  Ça soufflait pas mal encore sur le plan d'eau anglais, la mer n'était pas plate comme mardi. «Il y avait des beaux surfs à faire au portant (vent arrière) et des belles vagues à prendre au près (vent de face). C'était dur, physique», explique ce pourtant solide régatier (1,90m ; 80 kg). «J'allais encore vite mais ça ne suffisait pas, il y avait trop de coups à prendre et je n'étais pas dans le rythme. Sur le premier départ je me rate complètement, j'étais quasiment dernier même si je remonte ça ne suffit pas.»

Il achève ce premier tour 19e sur 49 engagés. «Sur la deuxième manche, le vent bougeait tout le temps et je n'ai pas cru que la droite (du plan d'eau) passerait...» Il se classe 11e et pointe au 9e rang au général après trois des cinq journées de qualifications en Laser. De fait, le Français (8e en 2008 pour ses premiers JO) est encore en course pour une place dans le Top 10 synonyme de medal race, le 6 août. «Je vais profiter de la journée de récup' demain (jeudi) et me concentrer pour les deux derniers jours» ajoute Bernaz avant de décliner son programme de sa journée de repos, «Je vais garder du rythme, me lever pas trop tard, aller faire du vélo et peut-être un tour sur l'eau.» - Ak.C. à Weymouth.